Après avoir mis en garde contre l’émergence d’une nouvelle injonction contemporaine (car on a le droit de ne pas bien vivre le grand âge), le philosophe dégaine ses recommandations, en trois points : souplesse, générosité, contemplation.
Attardons-nous sur la première. Charles Pépin rappelle que la souplesse à cultiver n’est pas que physique : comme le corps, l’esprit a tendance à se raidir avec l’âge. Apprendre de nouvelles choses. Se montrer curieux. Ne pas s’arcbouter sur son savoir au nom de la fameuse « expérience » amenée par les années, un « peigne pour les chauves » selon un proverbe chinois cité à l’antenne. Rester ouvert à l’époque, une vraie gageure, lorsque ladite époque n’y met pas vraiment du sien…
C’est là que le jazz entre en jeu. Car au centre de cette musique il y a cette faculté : savoir s’adapter. Le ou la débutante en fait l’expérience dès son arrivée chez nous : elle/il a appris un morceau selon une certaine version et, lorsque vient le moment de le chanter avec le pianiste, ce n’est pas du tout pareil ! A peine s’est-on fait à son accompagnement qu’il change encore !! Protestations, timides ou virulentes selon les caractères...
Avec un petit sourire, le ou la prof explique que… c’est le principe même de cette musique. On raconte que Ron Carter, le célèbre contrebassiste de Miles Davis qui vient de fêter ses 88 printemps, lança, en substance, à un stagiaire lors d’une master class : « tu viens de jouer exactement la même chose alors que le soliste n’a pas fait pareil !… ça ne va pas ».
Ainsi la pratique du jazz pourrait-elle s’avérer aussi bénéfique pour l’esprit que la gym l’est pour le corps. Il s’agit bien de stimuler sans cesse sa capacité d’adaptation, dont on sait, depuis Darwin, qu’elle est la clef de la survie. Et, accessoirement, un outil pour bien vieillir.
Jérôme Duvivier
Présentation |
Cours collectifs de chant jazz |
Chorale | Stages | Voix sur scène |
Animations Jazz Vocal |
Bulletin d'information Le Porte Voix |
L'équipe pédagogique |